Marc Belli, Bilmawen, Galerie 127
Marc Belli expose à la Galerie 127 à Marrakech.
Le matin de Tafaska, le mouton est sacrifié. Après ce rituel, des créatures mi-humaines, mi-animales apparaissent dans les villages du Haut-Atlas. Ils courent partout. Sèment l’effroi. Ils distribuent des coups de sabots aux habitants qui s’enfuient pour leur échapper. Mais les villageois savent aussi que leurs coups de sabots porteront bonheur. Ce rituel populaire se pratique chez les berbères depuis la nuit des temps. Une tradition indigène très enracinée dans la culture Amazigh, le Bilmawen.
Les mutations en profondeur de la société marocaine ont peu à peu relégué cette tradition dans l’oubli. Mais pas dans les montagnes du Haut-Atlas. On sait peu de chose sur la signification de ce rituel. Seulement nous pensons qu’il représente l’esprit des ancêtres sortis de leur tombes venus visiter et tourmenter les vivants.
L’événement est à la fois très joyeux avec des performances théâtrales et à la fois plein de tragédie. Pendant que certains jouent des tambours, dansent et chantent, d’autres mêlent tragédie et burlesque par le théâtre. Ce sont des groupes de jeunes hommes autour de la vingtaine. Ces jeunes hommes confectionnent eux mêmes leurs accoutrements à partir des peaux, encore sanguinolentes des chèvres et des moutons.
Ces animaux ont été dépecés la veille, jour du sacrifice de l’Aïd-el Adha, la fête du mouton. Ils peignent le visage à l’aide de poudre de charbon de bois, et se coiffent d’une tête de bouc ou de bélier. Parfois la tête est surmontée d’un bouquet de fleurs et de feuillages. Ils se maquillent afin qu’on ne les reconnaisse pas. Recouverts de peaux de la tête aux pieds, ils incarneront leur créature durant 5 jours …
Galerie 127. 127, Mohammed V Avenue, Guéliz ,Marrakech, Maroc.
Mardi – Samedi 15h—19h. ou sur RV. FERME LE LUNDI . Tel +212 5244-32667